MISSION
Le Cuir
Le travail du cuir existe depuis la préhistoire, le cuir étant une des premières ressources pour l’homme. De nos jours, sans l’industrie du lait et de la viande, le cuir n’existerait pas. Sans l’industrie du cuir, la peau ne serait qu’un déchet de plus à traiter et à éliminer.
Il est possible de découper la fabrication du cuir en 4 grandes phases indispensables :
Nettoyage de la peau.
- La Trempe à pour but de ré-humidifier la peau salée ou séchée et d’éliminer les produits de conservation et souillures.
- L’Epilage-pelanage élimine chimiquement les poils et l’épiderme par frottement ou rinçage.
- L’Echarnage enlève mécaniquement les restes de chair et graisse.
- Le Déchaulage complète le travail de rivière et prépare la peau au tannage en la neutralisant.
Transformation d’une matière putrescible, la peau, en un produit durable et imputrescible, le cuir par une solution d'agents tannants.
Il existe 2 types de tannage :
- Tannage au chrome : Appelé aussi tannage minéral. Le cuir est tanné avec du tanin à base de sel de chrome qui le rend souple et élastique.
- Tannage végétal : Cuir tanné à base d’écorces, de fruits, de racines, de feuilles. Souvent très ferme, il n’a aucune élasticité et est sensible à la lumière.
Donner aux cuirs les propriétés souhaitées (solidité, souplesse, etc…) et une couleur de base.
- Le Dérayage permet d’affiner l’épaisseur des fleurs et des croûtes.
- Le Retannage donne la souplesse du cuir.
- La nourriture donne le toucher du cuir.
- La Teinture donne la couleur du cuir.
Le but est de donner son aspect final au cuir (couleur, relief, brillance, etc.) et ses propriétés de surface (protection, etc…).
Il existe 3 types de finissage :
- Le finissage aniline met en valeur l’aspect de surface naturel du cuir en le recouvrant d’un produit transparent : très bel aspect, entretien délicat.
- Le finissage semi-aniline recouvre la surface du cuir de couches de pigments légèrement opaques, eux-mêmes recouverts d’un film transparent.
- Le finissage pigmenté recouvre la surface du cuir de couches de pigments opaques qui donnent la couleur : peu sensible à l’eau et aux taches, entretien plus aisé.
Sur les peaux on distingue trois parties :
C’est la partie qui recouvre la croupe et le dos de la bête. C’est la plus dense et la plus homogène. Les meilleurs cuirs sont réalisés avec le Croupon / Dosset .
C’est la peau du cou. Elle est assez irrégulière et les fibres ne sont pas très serrées. Vu son emplacement elle est souvent marquée par des rides profondes, difficiles à recouvrir.
C’est la partie qui recouvre le ventre de l’animal. La structure et l’épaisseur sont très irrégulières. On risque d’obtenir un cuir creux. C’est la moins bonne partie de la peau.
Nota : Il est nécessaire de distinguer ces trois parties sur des animaux de grandes tailles (vache, veau, taureau, …) car comme vous le verrez dans les rubriques suivantes cela à une importance cruciale , MAIS sur un animal de plus petite taille, type chèvre, la peau se travaille en entier …
Le prêtant d’une peau (de Bovin)
Le prêtant – d’après le Larousse – C’est la qualité d’un cuir ou d’un matériau susceptible de s’allonger. Il est donc indispensable de comprendre le prêtant de chaque parties d’une peau pour la fabrication d’un article en cuir afin que celui-ci ne se déforme pas lors de son utilisation. (exemple : création d’un sac à partir d’un cuir issu d’un dosset/croupon et non pas à partir d’un Flanc qui n’aura aucune tenue et résistance).
Nota : Ne pas confondre le prêtant avec l’élasticité qui, à l’inverse, est la qualité d’un matériau capable de s’allonger et de revenir à son état dimensionnel antérieur.
Identifier un cuir de qualité
La vue sera le premier regard que l'on porte mais, pour les néophytes, il sera difficile de cerner un cuir de qualité d'un cuir des plus basique. Un œil averti en vaut deux et l'expérience est incomparable pour, d'un coup d'œil, en décerner le potentiel.
Un cuir plein fleur naturel ou aniline à un toucher naturel incomparable: c’est une sensation qui n’a rien à voir avec celle que vous aurez lorsque que vous toucherez une croûte recouverte ou enduite! Un cuir de qualité dégagera une forme de chaleur au contact de vos doigts contrairement à l’aspect très froid des cuirs recouverts.
En aucun cas un cuir doit sentir l’animal. Si tel devait être le cas cela signifie que le tannage n'à pas été fait dans les règles de l'art.
Structure d’une peau
La fleur est la partie externe d'une peau, support du poil (épiderme). C'est la partie la plus noble d'une peau.
La croûte, est la partie issue du côté chair du derme. (de qualité esthétique et mécanique inférieure à la fleur). La croûte de cuir provient de la refente des cuirs épais en deux « feuilles ». Ce procédé permet aux industriels du cuir de doubler la surface de peau utilisable. C'est indéniablement un 2eme choix ...
Source : Le cuir dans tous ses états – CTC
Les différents types de cuirs utilisés dans la maroquinerie
Cuir réalisé sur une peau présentant très peu de défaut et qui a gardé toute son épaisseur.
Est appliqué une solution huileuse et incolore s'oxydant au contact de l'air pour donner une fine résine qui nourrit la peau en profondeur en laissant la surface dans son état naturel mais protégé par une pellicule.
Cuir réalisé sur une peau présentant très peu de défaut et qui a gardé toute son épaisseur. Est appliqué une solution avec des pigments qui teintent légèrement la peau pour une protection accrue mais un peu moins naturelle, la surface d'origine étant légèrement couverte.
Finition ayant conservée la surface d'origine et reçue une finition pigmentée, c'est à dire une solution de vernissage teintée de pigments opacifiant la surface pour masquer quelques petits défauts discrets.
Bonne résistance aux salissures et à la lumière, entretien facilité.
Les défauts d'origine ont été supprimés au tannage par très léger ponçage de la surface afin d'éliminer les défauts. La résistance et l'élasticité ont été légèrement diminuées. L'aspect naturel de surface a disparu et est parfois remplacé par un grain artificiel imprimé ou une couche de finition lisse qui peut s'atténuer avec le temps. Entretien facile. D'aspect moins naturel, il présente bien, se prête mieux aux finitions tendance ou contemporaine et est adapté à l'usage intensif.
la surface reçoit une finition protectrice de pigments très épaisse et opaque pour garnir le cuir et ainsi masquer la surface. On a un aspect proche du cuir à la fleur corrigée pigmentée mais il est en réalité peu résistant et se dégradera rapidement même s’il est bien entretenu.
Quelques exemples de finitions utilisées dans la maroquinerie
Appelé Foulonnage à sec : Ici on va venir froisser le cuir en le mettant dans un foulon à sec. Cette technique, en plus d’assouplir le cuir, permet d’obtenir un cuir d’aspect froissé / fripé en accentuant le grain naturel
Grainage par plaque : Dans ce cas on vient placer le cuir sous une presse (à plateaux ou à cylindres) avec un dessin de grainage (gros ou petit grain, grain crocodile, etc.). La presse, en plus d’appliquer une forte pression, est chauffée (60-80°C) pour une parfaite impression.
Appelé liégeage : réalisé au moyen d’une machine équipée de cylindres de liège ou à la main et permet d’amplifier l’aspect du grain sur la fleur
Cuir ayant subit un léger ponçage ou meulage de la fleur (surface) d'origine sans défauts afin d'obtenir un touché velouté. Très bel aspect au touché délicat.
Cuir ayant subit un léger ponçage ou meulage coté chair (opposé du nubuck). Pour faire du velours on utilise en général des peaux dont la fleur est grossière mais qu’on ne veut pas corriger. Touché agréable.
Ce n'est pas du cuir ! C'est une matière synthétique élaborée à partir de polymères, polyuréthane, acryliques ou composés de recyclage. Le simili cuir peut avoir l'aspect du cuir ou d'autres revêtements.
